Transmettre ses recettes familiales et les souvenirs en cuisine
Ecrire une biographie qui soit aussi un livre des recettes familiales ? Quelle bonne idée ! La cuisine est un lieu de transmission par excellence et je me suis amusée à rassembler ces précieuses recettes dans un carnet de 35 pages. Il a été offert à l’occasion de la fête des mères à l’issue de deux entretiens d’une heure trente. Tiré à dix exemplaires, il rassemble les recettes chères d’une famille ô combien gourmande, depuis les années 1970 jusqu’à aujourd’hui.
Il n’est parfois pas nécessaire de raconter sa vie pour écrire sa biographie. Dis-moi comment tu cuisines, je te dirai qui tu es : c’est une des nombreuses façon de transmettre son histoire. Famille d’ici ou d’ailleurs, nombreuse ou pas, ce que l’on met dans notre assiette est une façon originale de se raconter. Biographie et livre de recettes familiales : ce carnet hybride fut une joie à réaliser, premier d’une série que j’espère nombreuse !
Lier biographie et livre cuisine
C’est avec un plaisir infini que je me suis livrée à ce premier travail de « collection ». Cela faisait longtemps que j’avais en tête ce format court, sans avoir eu l’occasion d’en réaliser, c’est désormais chose faite. La cuisine est un langage à part entière dans de nombreuses familles. Cuisiner c’est à la fois parler d’une époque, parler de son histoire et du rapport que l’on entretient avec elle.
Écrit à partir de deux entretiens d’une heure trente, il a permis de rassembler cinq recettes associées à cinq étapes de la vie d’une famille : l’enfance et les goûters, l’adolescence et et les amis, puis le passage à l’âge adulte…
Extrait
« L’intendance demandait un peu d’organisation. Le Vernet était comme beaucoup de villages à la campagne : sur la place du village, il y avait eu un marché jusque dans les années soixante-dix. Puis une camionnette où Tatie allait acheter les yaourt Louison Bobet. Puis plus rien. Il y avait le choix entre le super marché à Issoire, et une épicerie pas très nette où Agnès et Florence allaient s’approvisionner en Nutella. Un peu plus haut dans le village, il y avait aussi une boucherie, qui allait apporter LA solution à l’épineuse question du « qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur faire à manger ? ».
Du cochon. Non. Du filet mignon de porc. Parce que « Cuisine et vins de France » avait sorti la recette qui allait se décliner pendant de nombreuses années à la maison :le cochon mi-figues mi-raisins.
La cuisine du Vernet était immense. Il y avait un évier très petit et deux cuisinières. Une qui ne marchait pas, et une qui marchait mal. Au milieu de la pièce, une table ronde, recouverte d’une toile cirée rouge qui collait un peu, faisait office de plan de travail.
Côté ustensiles, on n’était pas mal. Hélène achetait chaque été quatre ou cinq économes. Il y avait plein de petits couteaux. Et surtout de grands plats pour aller dans le petit four. D’immenses poêles en fonte aussi, le même modèle que celui où on faisait les crêpes. Des casseroles de toutes les tailles. Plein de trucs qui dataient de l’époque de Tatie : un panier à champignons, des couteaux pour couper les pieds des champignons, et même des brosses à cheveux. Tout ça rangé de façon très baroque dans cet immense placard vert. On pourrait aussi parler de ces deux tons de verts aux murs, mais on est pressés car les invités (une vingtaine ce soir) ne vont pas tarder à arriver, et la cuisinière vient seulement de commencer à couper les oignons… »

Pour en lire un peu plus…
Pour lire un extrait un peu plus long des « recettes remarquables », vous pouvez télécharger le pdf. Bonne lecture !


